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SEA-ME-WE 3

by Elsa Vettier

Ateliers de Rennes – À cris ouverts

Depuis 2015, Virgile Fraisse suit le câble sous-marin de fibre optique SEA-ME-WE, une abréviation formée à partir des différents continents qu’il relie (South East Asia - Middle East - Western Europe). Sans jamais apparaître à l’écran, ce réseau constitue la trame de fond d’une série de films qui oscillent entre documentaire et fiction. Tandis que l’on se représente souvent les télécommunications comme un ensemble de données flottantes et extraterritoriales, l’artiste aborde par des paraboles poétiques, la matérialité de ces réseaux et les questions géopolitiques avec lesquels ils interfèrent. La première étape conduisait le spectateur des rives de Marseille à celles de Palerme, soit les deux premiers points de connexion du câble, tandis que la seconde partie se ramifiait jusqu’à Bombay, où l’accès à Internet constitue un enjeu gouvernemental.

L’action de ce nouveau volet, SEA-ME-WE 3 (2018), se déroule à Singapour autour de l’entreprise de télécommunications Singtel, un instrument de contrôle de la cité-État. À travers une série de tableaux, le film choral raconte les histoires parallèles d’un ouvrier Tamoul travaillant sur les chantiers de pose de câbles et d’une critique d’art précaire qui se passionne pour les crypto-monnaies, personnages reliés par l’interface d’un logiciel de géolocalisation intitulé Dataspark et filiale de Singtel. Inspirée du mobilier urbain de Singapour, l’installation au sein de laquelle le film est présenté dévoile un ensemble de diagrammes venant prolonger la réflexion sur les stratégies d’expansion et de sécurisation des réseaux informatiques et étatiques.

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